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aveugle si sa voie n’est pas éclairée par la théorie révolutionnaire” .
Hormis ces praticiens aveugles, sans perspectives ni prévoyance, nul ne
peut être accusé d’“empirisme étroit”.
Aujourd’hui encore, je ressens vivement la nécessité d’étudier
minutieusement la situation en Chine et à l’étranger; cela tient au fait
que mes connaissances dans ce domaine restent encore insuffisantes.
Je ne puis nullement affirmer que je connais tout et que les autres ne
savent rien. Avec tous les camarades du Parti, apprendre auprès des
masses et continuer d’être leur élève, tel est mon désir.
POSTFACE
(19 avril 1941)
L’expérience acquise dans la Guerre civile de Dix Ans est la
meilleure, la plus immédiatement utile, à laquelle nous puissions nous
référer dans la période actuelle, celle de la Guerre de Résistance contre
le Japon. Toutefois, elle n’est valable que pour ce qui concerne la
liaison avec les masses et leur mobilisation dans la lutte contre l’enne-
mi, et non pour la ligne tactique. La ligne tactique actuelle du Parti
présente une différence de principe avec l’ancienne. Autrefois, nous
luttions contre les propriétaires fonciers et la bourgeoisie contre-
révolutionnaire; aujourd’hui, nous nous allions avec tous ceux qui,
parmi les propriétaires fonciers et dans la bourgeoisie, ne sont pas
opposés à la Résistance. Même dans la dernière période de la Guerre
civile de Dix Ans, ce fut une erreur de ne pas différencier notre poli-
tique, selon qu’il s’agissait du gouvernement et du parti réactionnaires
qui menaient contre nous des attaques armées ou des couches sociales
de caractère capitaliste placées sous notre autorité, et selon les diffé-
rents groupes qui existaient au sein du gouvernement et du parti
réactionnaires. La politique “rien que la lutte”, qui fut pratiquée à
l’époque à l’égard de toutes les couches sociales autres que la paysan-
nerie et la couche inférieure de la petite bourgeoisie urbaine, était
indubitablement fausse. Sur le plan de la politique agraire, l’erreur
a été de renier la juste politique appliquée dans les deux premières
périodes de la Guerre civile de Dix Ans , et qui consistait à attribuer
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au propriétaire foncier la même part de terre qu’au paysan, de sorte
qu’il puisse la cultiver et qu’il ne devienne pas un vagabond sans feu
ni lieu ou un bandit de grand chemin, perturbateur de l’ordre public.