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LA TACTIQUE DE LA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME JAPONAIS  173
           le Foukien, ils ont conclu un accord avec l’Armée rouge et se sont
           tournés contre Tchiang Kaï-chek. Quelle que soit la carrière future
           de Tsai Ting-kai et de son groupe, de quelque esprit routinier qu’ait
           fait preuve leur Gouvernement populaire du Foukien en se refusant
           à entraîner le peuple au combat, le fait qu’ils ont tourné contre l’im-
           périalisme japonais et Tchiang Kaï-chek leurs armes destinées à com-
           battre l’Armée rouge doit être considéré comme un acte utile à la
           révolution. Cela marqua une scission dans le camp du Kuomintang.
           Si la situation qui s’est créée au lendemain de l’Incident du 18 Septem-
           bre a abouti à détacher ce groupe du Kuomintang, pourquoi la situation
           actuelle ne pourrait-elle pas entraîner de nouvelles scissions au sein
           de ce parti? Ils se trompent, ceux de notre Parti qui considèrent le
           camp des propriétaires fonciers et de la bourgeoisie comme uni et
           inébranlable et pensent qu’il ne changera en aucune circonstance.
           Non seulement ils ne se rendent pas compte de la gravité de la situa-
           tion présente, mais ils ont même oublié l’histoire.
               Permettez-moi de m’étendre un peu plus longuement sur ces don-
           nées historiques. En 1926 et 1927, lorsque l’armée révolutionnaire
           marcha sur Wouhan, s’en empara et poussa jusque dans le Honan,
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           on vit Tang Cheng-tche et Feng Yu-siang  se rallier à la révolution.
           En 1933, Feng Yu-siang coopéra un moment avec le Parti communiste
           dans le Tchahar, organisant l’Armée alliée antijaponaise.
               Voici un autre exemple frappant. La XXVI  Armée de Route,
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           qui avait, de concert avec la XIX  Armée de Route, attaqué l’Armée
           rouge dans le Kiangsi, ne déclencha-t-elle pas en décembre 1931 l’In-
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           surrection de Ningtou  et ne passa-t-elle pas du côté de l’Armée
           rouge? Les dirigeants de cette Insurrection, Tchao Po-cheng, Tong
           Tchen-tang et d’autres sont devenus des camarades résolus dans la
           révolution.
               Les actions de Ma Tchan-chan  contre l’envahisseur japonais dans
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           les trois provinces du Nord-Est représentèrent aussi une scission dans
           le camp des classes dominantes.
               Tous ces exemples montrent que des divisions se produiront dans
           le camp ennemi lorsque la Chine entière se trouvera sous la menace
           des bombes japonaises et lorsque la lutte quittera son rythme habituel
           et avancera soudain au pas de charge.
               Passons maintenant, camarades, à un autre aspect de la question.
               Serait-il correct d’opposer comme objection à notre point de vue
           la faiblesse de la bourgeoisie nationale chinoise sur les plans politique
           et économique et d’en conclure que celle-ci ne peut changer d’attitude
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