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LA TACTIQUE DE LA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME JAPONAIS  177
               A propos de la Longue Marche, d’aucuns posent la question:
           “Quelle en est la signification?” Nous répondrons que la Longue
           Marche est la première de ce genre dans les annales de l’histoire.
           Elle est à la fois un manifeste, un instrument de propagande et une
           machine à semer. Depuis Pan Kou, qui sépara le Ciel de la Terre,
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           depuis les Trois Souverains et les Cinq Empereurs , l’histoire a-t-elle
           jamais connu une longue marche comme la nôtre? Pendant douze
           mois, dans le ciel, des dizaines d’avions nous traquaient et nous bom-
           bardaient chaque jour; sur terre, une force colossale de plusieurs cen-
           taines de milliers d’hommes nous encerclait, nous poursuivait, s’opposait
           à notre avance et nous arrêtait au passage; sur notre chemin, nous
           nous sommes heurtés à des difficultés et à des dangers incalculables.
           Cependant, en nous servant seulement de nos deux jambes, nous avons
           fait plus de 20.000 lis, traversant en long et en large onze provinces.
           Dites-moi, est-ce que dans l’histoire il y a jamais eu une longue marche
           comme la nôtre? Non, jamais. La Longue Marche est un manifeste.
           Elle a annoncé au monde entier que l’Armée rouge est une armée de
           héros, que les impérialistes et leurs valets, Tchiang Kaï-chek et ses
           semblables, ne sont bons à rien. Elle a proclamé la faillite de l’im-
           périalisme et  de Tchiang  Kaï-chek  dans leur  tentative  de  nous
           encercler, de nous poursuivre, de s’opposer à notre avance et de nous
           arrêter au passage. La Longue Marche est un instrument de propa-
           gande. Elle a fait savoir aux quelque deux cents millions d’habitants
           des onze provinces traversées que la voie suivie par l’Armée rouge
           est la seule voie de leur libération. Sans cette Longue Marche, com-
           ment les larges masses populaires auraient-elles pu apprendre aussi
           rapidement l’existence de la grande vérité incarnée par l’Armée rouge?
           La Longue Marche est aussi une machine à semer. Elle a répandu
           dans les onze provinces des semences qui germeront, porteront des
           feuilles, des fleurs et des fruits, et qui donneront leur moisson dans
           l’avenir. En un mot, la Longue Marche s’est terminée par notre
           victoire et par la défaite de l’ennemi. Qui l’a conduite à la victoire?
           Le Parti communiste. Sans lui, une longue marche de ce genre eût
           été inconcevable. Le Parti communiste chinois, sa direction, ses cadres
           et ses membres n’ont peur d’aucune difficulté, d’aucune épreuve. Qui-
           conque met en doute notre capacité de diriger la guerre révolutionnaire
           tombe dans le bourbier de l’opportunisme. Une situation nouvelle
           s’est créée aussitôt après la Longue Marche. Dans la bataille de
           Tchelouotchen, l’Armée rouge centrale et l’Armée rouge du Nord-
           Ouest, unies fraternellement dans le combat, ont brisé la campagne
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