Page 9 - ŒUVRES CHOISIES DE ZHOU ENLAI Tome II
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SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE 9
LE PLAN ECONOMIQUE ET FINANCIER DE L’ETAT
Les prévisions budgétaires de l’Etat pour 1950, approuvées par
le Conseil du Gouvernement populaire central, constituent notre plan
annuel. Pourquoi établir un plan pour une année seulement? Parce
que nous sommes encore en situation de guerre, les alentours de
Chengdu, le Tibet, Taiwan, l’île de Hainan et certaines autres régions
n’ayant pas encore été libérés. Dans ces conditions, il n’est pas pos-
sible d’élaborer un plan pluriannuel. D’ailleurs, ce simple plan annuel
a été établi dans ses grandes lignes sans s’attarder sur les détails,
et il faudra le réviser à maintes reprises pendant son exécution avant
qu’il soit suffisamment précis. Il serait irréaliste de vouloir déter-
miner d’emblée un plan très précis. Aujourd’hui en Chine, un plan
ainsi élaboré doit pouvoir être considéré comme scientifique et rai-
sonnable. Il devra nécessairement en aller de même pour ce qui est
de votre plan d’activité.
Sur quels principes le plan économique et financier de l’Etat est-il
fondé et à quels besoins doit-il répondre? J’aborderai à ce propos
les quatre points suivants.
1. Assumer les charges. Afin d’arracher la victoire à l’échelle
nationale, nous exigeons du peuple qu’il supporte les contraintes qui
en découlent. C’est ce que j’appelle le poids de la victoire. La Guerre
de Libération est dans l’ensemble victorieuse, il ne reste plus que les
alentours de Chengdu, le Tibet, Taiwan, l’île de Hainan et quelques
autres endroits à libérer. Notre victoire ne sera complète qu’après
la libération de ces régions. Pour l’assurer, il nous faudra encore effec-
tuer des préparatifs militaires concernant aussi bien les forces terres-
tres que navales et aériennes. De la sorte les dépenses militaires
représenteront une part importante dans les finances publiques, et
les effectifs de l’armée augmenteront. Celle-ci compte aujourd’hui
4 700 000 hommes, mais, l’an prochain, ses effectifs seront portés
jusqu’à un maximum de 5 500 000, si l’on y ajoute le nombre des sol-
dats du Guomindang faits prisonniers ou réorganisés. Comme chacun
sait, dès l’année dernière mais surtout depuis cette année, nous avons
pris en charge la plupart de ces militaires. Après la libération de
Beijing, nous avons fait rentrer dans leurs foyers des centaines
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d’officiers du Guomindang, et après la libération du Suiyuan , nous
avons eu à envisager le même problème. Maintenant, nous ne savons