Page 20 - ŒUVRES CHOISIES DE LIU SHAOQITome II
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               dizaines d’années. Il en résultait que le gouvernement réactionnaire
               se voyait obligé d’émettre sans fin de la monnaie et de recourir à
               d’énormes emprunts intérieurs ou extérieurs pour passer les jours dif-
               ficiles. De même, depuis douze ans, les finances et les prix n’ont
               jamais été stabilisés, et le peuple souffrait cruellement de l’inflation.
               Cependant, malgré la guerre, de graves calamités naturelles et le blo-
               cus imposé par les impérialistes, le gouvernement populaire a, dans
               un rapide délai, pris des mesures très importantes et obtenu des ré-
               sultats remarquables. Aucun gouvernement réactionnaire n’aurait pu
               agir ainsi; seul un gouvernement vraiment populaire le pouvait. Cela
               prouve que notre mot d’ordre sur l’unification de la Chine n’est pas
               vide de sens; au contraire, il a un contenu politique, militaire et
               économique très précis. Cet immense progrès réalisé par notre pays
               a conduit à la création de conditions favorables au rétablissement et
               au développement de toutes les entreprises industrielles et commer-
               ciales saines ainsi que des autres activités de production, dans lesquel-
               les les capitaux fructifient sans être minés par la spéculation ou l’in-
               flation.
                  La nouvelle situation, en se mettant en place, entraîne inévitable-
               ment des douleurs et des difficultés, comparables aux souffrances lors
               d’un accouchement. Pour équilibrer le budget et stabiliser les prix,
               le gouvernement populaire doit imposer des impôts sur les céréales,
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               prélever des taxes, lancer des emprunts  et compresser énormément
               les dépenses. Sinon, ce serait sans fin l’inflation et l’instabilité des
               prix. Les impôts et les emprunts ont, bien sûr, alourdi les charges des
               paysans et des citadins et leur ont causé des difficultés; à la suite de
               la réduction des dépenses, des millions de personnes dans l’armée et
               dans l’administration, soumises au système d’approvisionnement en
               nature, ont eu du mal à pourvoir aux besoins de leurs familles, qui,
               souvent, ont connu une vie pénible, et parfois même la faim. Tous
               ces gens ont réellement souffert. C’était comme les douleurs d’un ac-
               couchement; car, après, le budget a approché de l’équilibre et les prix
               sont allés en se stabilisant. Cette nouvelle situation met un terme
               aux activités des profiteurs, et les spéculateurs se voient contraints de
               liquider leurs stocks. Beaucoup de personnes qui, pendant la période
               d’inflation, avaient accumulé des produits de consommation, préfèrent
               maintenant, lorqu’elles ont de l’argent disponible, ne pas le dépenser
               sur-le-champ, mais le conserver chez elles ou le déposer dans les ban-
               ques. On constate qu’à cause de cela, des produits ne se ven-
               dent pas, ou à des prix très bas, que l’argent s’accumule inutilement
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