Page 10 - ŒUVRES CHOISIES DE LIU SHAOQITome II
P. 10
8 LIU SHAOQI
Le premier travail doit être bien fait pour pouvoir entreprendre
le second; quand nous nous adonnons à celui-là, notre but reste la
réalisation de celui-ci. Aujourd’hui on peut dire que le premier est
presque complètement achevé. Le second, qui a déjà commencé dans
certaines régions, sera sous peu mené sur une plus grande échelle et
selon une planification d’ensemble ; il se continuera d’ailleurs sans ces-
se, pour autant que la production représente une base fondamentale,
une nécessité constante. Si, après avoir conduit à son terme le premier
travail, nous ne savons enchaîner sur le second, notre révolution n’au-
rait pas grand sens, elle ne serait pas victorieuse, mais un lamentable
échec.
Si, grâce à nos efforts et à ceux de toutes les forces pacifiques,
la paix peut être préservée dans le monde pendant une période de
temps suffisamment longue, c’est-à-dire si nous maintenons un con-
texte de paix favorable à notre économie, quelles seront les grandes
étapes à traverser?
D’abord, nous devons redonner vie à toutes les entreprises éco-
nomiques dont pourrait bénéficier le peuple et faire tout notre possible
pour que les usines qui ne peuvent encore produire de façon indé-
pendante y parviennent bientôt. Ensuite, l’effort principal doit se
concentrer sur le développement de l’agriculture et de l’industrie lé-
gère, sans oublier les industries nécessaires à la défense nationale.
Puis, l’effort se portera sur les bases et la croissance de l’industrie
lourde. Enfin, à partir des réalisations de la phase précédente, l’in-
dustrie légère devra être poussée davantage et l’agriculture mécanisée.
Voilà les grandes lignes du processus d’industrialisation de la Chine.
Pourquoi doit-elle passer par ces étapes?
Après le relèvement de l’économie chinoise et l’utilisation au ma-
ximum de nos capacités de production déjà existantes, la première pha-
se d’un développement planifié de l’économie doit se préoccuper sur-
tout de l’agriculture et de l’industrie légère. En effet, seule l’agri-
culture peut fournir assez de matières premières et de céréales à l’in-
dustrie et élargir son marché. Seule aussi, l’industrie légère peut pro-
curer aux paysans, en échange de matières premières et de céréales, les
grandes quantités de produits industriels dont ils ont besoin et accu-
muler les capitaux nécessaires à nos industries. Pendant ce temps, et
sur la base du développement réalisé dans les deux secteurs, on pour-
ra répondre à une urgence: élever un peu le si bas niveau de vie des
travailleurs. Grâce à cela, le peuple sera, physiquement, en meilleure
santé et, du point de vue politique, plus uni. Etablir quelques néces-