Page 12 - ŒUVRES CHOISIES DE LIU SHAOQITome II
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               tendre qu’ils nous cèdent de larges sommes. Il reste une seule métho-
               de, celle qu’adopta autrefois l’Union soviétique: les économies réali-
               sées par le peuple lui-même. Nous n’avons aucun autre moyen d’a-
               masser la grande quantité d’argent dont l’industrie chinoise a besoin.
                  Grâce à l’abolition, en Chine, des privilèges des impérialistes, qui
               ne peuvent plus voler le peuple, à la suppression des fermages que
               devaient payer les paysans aux propriétaires fonciers avant la réforme
               agraire, à la confiscation des entreprises des capitalistes bureaucrates
               et à leur transformation en entreprises d’Etat, au zèle des travailleurs
               pour la production, à l’amélioration de la productivité, à la mise en
               place des systèmes de contrôle des dépenses, à l’abaissement des coûts
               de production, etc., le peuple chinois, sous la juste direction du gou-
               vernement populaire, peut faire des économies et progressivement ac-
               cumuler par lui-même les importantes sommes d’argent nécessaires à
               l’industrialisation. Ces économies sont réalisées par le peuple sous
               forme d’impôts prélevés par l’Etat, de profits dans les industries, les
               entreprises commerciales et les banques d’Etat, d’emprunts publics,
               etc; cela ne signifie pas que chaque foyer fasse directement des écono-
               mies.
                  Pour protéger le pays et élever le niveau de vie de sa population,
               l’édification de l’économie doit être entreprise sur une grande échelle,
               et la Chine pourra alors s’industrialiser. A cette fin, les capitaux à
               investir dans l’industrie doivent venir des économies consenties par le
               peuple. Mais une telle politique ne peut pas ne pas se répercuter sur
               le rythme d’élévation de son niveau de vie; ainsi donc, dans les 10 à
               20 prochaines années, la rapidité des changements à cet égard sera
               quelque peu freinée. A long terme, cependant, il en résultera une vie
               bien meilleure pour tous. Parce que l’argent économisé par le peu-
               ple ne sera gaspillé ni par la vie luxueuse des exploiteurs ni par celle
               des fonctionnaires corrompus du gouvernement, mais servira essen-
               tiellement à satisfaire les besoins de la construction du pays, il per-
               mettra de fonder sur des bases solides l’amélioration progressive des
               conditions de vie du peuple. Tous les ouvriers et travailleurs doi-
               vent comprendre ceci: pour accumuler les fonds nécessaires à l’édifi-
               cation de notre industrie qui créera les conditions d’une vie meilleure
               pour tous, nous économisons autant que possible aujourd’hui et nous
               dépensons moins, tout en garantissant que le peuple ne souffre ni de
               la faim ni du froid; l’Etat reçoit ainsi davantage d’argent et peut ac-
               célérer le processus d’industrialisation.
                  Comme le camarade Staline l’a dit: “(Nos organismes de direc-
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