Page 13 - ŒUVRES CHOISIES DE LIU SHAOQITome II
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INDUSTRIALISATION DU PAYS 11
tion font parfois songer à ce) paysan qui avait amassé un petit
pécule et qui, au lieu de faire réparer sa charrue et de moderniser son
exploitation, s’était acheté un énorme phonographe et. . . était resté
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sans le sou .” Ce paysan ne pense pas à rendre sa vie plus heureuse.
Il en est de même pour notre pays. Si, au lieu de rassembler des
fonds, prélevés sur les économies du peuple, pour les investir dans
l’industrie, nous laissons chacun tout dépenser, nous ne pourrons pas
promettre au peuple une vie meilleure. Cela signifie que, pendant la
période de construction économique, il demeure une contradiction
entre l’élévation du niveau de vie et l’accumulation de fonds en vue
d’une plus rapide industrialisation. Il faut que les masses populaires
comprennent cette contradiction et acceptent une solution adaptée aux
circonstances.
Un niveau de vie plus élevé pour le peuple n’est pas toujours le
corollaire de l’industrialisation. Pendant leur processus d’industria-
lisation, certains pays capitalistes n’ont pas amélioré la vie du peuple;
finalement, ils ne pouvaient pas ne pas devenir impérialistes: ils ont
agressé d’autres nations, envahi leurs territoires, se sont saisis de
leurs matières premières et ont contrôlé leurs marchés pour soutenir
les industries déjà développées chez eux; il en est résulté des guerres
mondiales. C’est là la voie capitaliste de l’industrialisation; nous ne
pouvons la prendre et nous devons même nous y opposer.
Mais il y a, dans le monde, une autre voie: c’est celle qu’ont
choisie le pays du socialisme et les démocraties populaires. Elle
permet, tout au long du processus d’industrialisation, d’élever pro-
gressivement le niveau de vie du peuple, d’éviter le chômage, la faim
et les faillites; elle n’exige pas d’agresser les autres nations et pays, et
encore moins de déclencher des guerres mondiales. C’est cette voie
que nous devons prendre; nous en avons l’obligation et les possibilités.
Dans l’histoire du monde, on ne trouve aucune autre voie condui-
sant à l’industrialisation d’un pays; il n’y a pas de troisième voie.
Certains prétendent qu’il faudrait en inventer une, mais c’est là trom-
per le peuple. Si d’aucuns “en toute bonne foi” rêvent à une troi-
sième voie, ils se trompent “de bonne foi”, mais le résultat revient au
même.